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Assemblée générale 2012

Paul Demont, président

Chers amis,

Vous ne serez pas étonnés que je commence mon intervention en évoquant à nouveau la mémoire de Jacqueline de Romilly, quelques jours après l'élection à l'Académie française de son successeur, le professeur Jules Hoffmann, prix Nobel de physiologie-médecine 2011, endocrinologue et spécialiste de l'immunologie des insectes, aussi brillant scientifique que notre présidente d'honneur était brillante littéraire. Avec Marc Fumaroli je suis allé encore tout récemment à Athènes, à l'invitation du Megaron, prestigieuse institution culturelle de la capitale de la Grèce, pour un hommage qui lui était rendu. Nous avons pu constater à quel point elle était aimée du peuple grec aussi. Plus de sept cents personnes étaient présentes, dont beaucoup ont dû suivre la soirée sur des écrans, faute de place dans la grande salle du Megaron. Dans mon intervention, j'ai proposé de résumer l'action de notre présidente fondatrice autour de deux verbes: former, espérer. Permettez-moi d'en reprendre quelques éléments.

Former. La formation, c'est donner une forme. Le mot s'emploie en particulier pour la construction intellectuelle et morale de l'homme au cours de l'enfance et de l'adolescence. Jacqueline de Romilly aime ce mot de formation, elle rapproche la culture, l'éducation et la formation de cette façon: "Je dirais que la culture est une formation, et que culture et éducation sont deux mots synonymes (…) Ils désignent tous deux la transformation, l'amélioration progressive, du point de vue intellectuel et moral, d'un individu par le biais des connaissances et des textes qu'on lui fait découvrir"(1). Toute la vie de Jacqueline de Romilly a été consacrée à la formation de l'homme, par la lecture et l'étude des premiers textes grecs. Sans cesse Jacqueline de Romilly rappelle "la valeur formatrice" du latin et du grec pour les élèves. L'antiquité est très loin de nous. Mais, dit-elle, c'est un "détour formateur"(2) que d'en proposer l'étude aux enfants. Le savant allemand Werner Jaeger, éditeur et commentateur d'Aristote, espérait vivre ce qu'il appelait le "troisième humanisme", après l'humanisme de la Renaissance et le Neuhumanismus de la fin du dix-huitième et du début du dix-neuvième siècle. Dans le titre de son grand livre, tant admiré par Jacqueline de Romilly, Paideia. Die Formung des griechischen Menschen, il a lui aussi mis ce mot de "formation". Il y étudiait l'éducation grecque antique, et son résultat, l'homme grec. Non pas dans une perspective purement historique: pour lui, c'était le modèle qui, transmis et développé par Rome, repris avec des modifications par la chrétienté, irrigua et devait continuer d'irriguer le monde occidental. Quand Jacqueline de Romilly, après avoir été professeur à la Sorbonne, fut élue professeur au Collège de France, elle a souhaité que sa chaire fût intitulée La Grèce et la formation de la pensée morale et politique. La filiation par rapport au livre de Jaeger me semble probable, mais Jacqueline de Romilly introduisait un changement important. Le but de son étude, ce n'était plus tant un certain type d'homme, associé à ce que Jaeger appelait, dans son idéalisme aristocratique, un certain type de "Kultur", mais la naissance, ou plutôt la construction progressive, à la fois spontanée et consciente, de la pensée morale et politique autour des valeurs civiques et de l'invention de l'éthique. Elle avait devant la formation de la pensée morale et politique dans la Grèce archaïque et classique une émotion, une surprise perpétuellement renouvelées, celles justement que suscite toujours toute formation humaine réussie. Et sans cesse elle décrit l'émerveillement qui associe si étroitement son idéal d'enseignante et son activité de recherche en études grecques: joie de former les esprits, joie d'assister à la formation de l'esprit et de la faire comprendre. Mais en même temps que se poursuivait sa longue vie, elle constata le recul, incessant lui aussi, d'abord insidieux, puis accéléré, de cette formation classique. Elle avait grandi dans une atmosphère où l'extension du nombre des élèves, l'ouverture de l'éducation aux filles, pouvaient laisser attendre l'inverse; elle-même, en conquérante, avait investi peu à peu tant de places fortes masculines, le Concours général, l'École normale supérieure, le Collège de France, l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, l'Académie française, que tout pouvait sembler possible. Pourtant, sous ses yeux, après la seconde guerre mondiale, et surtout à partir du grand mouvement de démocratisation de l'enseignement secondaire, le latin et le grec se sont trouvés en difficulté croissante, marginalisés, réduits au statut d'options que les élèves pouvaient facultativement choisir parmi tant d'autres. Parallèlement, elle voyait la littérature traverser une crise terrible, au profit de la communication. La langue française était de plus en plus mal connue des jeunes. Les politiques publiques d'enseignement, par démagogie ou par esprit de parti, lui semblaient accompagner ces bouleversements, au lieu de les combattre. Elle redoutait même que le repliement de chacun sur ses difficultés privées fasse disparaître tout élan collectif et toute vie civique.

C'est ici qu'il faut introduire un second verbe. Espérer. Et même, espérer contre toute espérance. L'espérance n'était guère une vertu de la Grèce archaïque et classique. Le poète Hésiode raconte dans Les Travaux et les Jours que Pandore, la femme que les dieux ont donnée aux hommes pour les tromper, apporta avec elle une jarre dont elle ouvrit le couvercle: les peines et les malheurs en sortirent, et sont désormais autour de nous, "et la terre est pleine de maux, et la mer en est pleine": "seule l'espérance resta dans son infrangible demeure, au-dedans, sous les lèvres, sans franchir l'ouverture ni s'envoler". Les philologues débattent pour savoir si l'espoir que Pandore a laissé dans la jarre est un leurre ou une consolation, car la notion, en grec ancien est fort ambivalente. Les Grecs anciens s'attendaient à tout. Vais-je trop loin si je reconstruis, chez Jacqueline de Romilly, un parcours qui peu à peu lui a fait découvrir une autre version de l'espérance, celle du christianisme, où elle est l'une des trois vertus théologales ? Je ne peux avancer cette hypothèse qu'avec hésitation, tant elle restait pudique sur cette évolution qui l'a conduite, à la fin de sa vie, à plus de foi. En tout cas, ce que chacun peut constater, c'est, pour employer un mot qu'elle affectionnait, "l'élan" qui l'anima et qu'elle sut transmettre, pour combattre les découragements, les peurs et les faiblesses. On aura compris, je pense, qu'en rendant aujourd'hui hommage à Jacqueline de Romilly, nous ne pouvons pas ne pas penser au temps présent, à la crise extrêmement grave que traversent l'Europe et la Grèce. Bien entendu, la philologie, la littérature, l'enseignement des lettres ne sont pas tout puissants, ils sont même très peu puissants. Mais la voix de Jacqueline de Romilly est là pour nous rappeler deux exigences vitales qui doivent avoir toute leur place dans notre cœur: former l'homme en ne perdant pas de vue "la forme entière de l'humaine condition", espérer, fût-ce, en apparence, contre toute espérance.

Retournons maintenant à la situation présente des enseignements littéraires en France et à l'action que nous menons. Quels espoirs pouvons-nous concevoir aujourd'hui ?

L'enseignement du français de l'école primaire au baccalauréat pourrait, devrait être amélioré. Pour en rester, en cette période d'élection présidentielle, aux principes généraux, nous demandons encore un renforcement de l'apprentissage de la grammaire: parler et écrire correctement le français devient malheureusement une rareté, comme chacun en fait l'expérience chaque jour, et cela a des conséquences très regrettables, non seulement pour tous les autres apprentissages, qui s'en trouvent rendus beaucoup plus difficiles et incertains, mais aussi pour la cohésion même de notre société. Nous demandons donc aussi à nouveau que la correction de l'expression française soit prise en compte par les enseignants dans toutes les matières enseignées, et cela jusqu'au baccalauréat. Nous demandons enfin que les horaires de français dans les lycées soient rétablis au niveau de ce qu'ils étaient avant la réforme. La diminution des horaires d'enseignement ne saurait être un objectif en soi. Cela ne peut satisfaire que les parents ayant les moyens de faire suivre à leurs enfants des cours particuliers et des options extérieures variées, ou plus désireux de la tranquillité de leurs fins de semaine que de l'avenir de leurs enfants.

Le second objectif de notre association concerne bien sûr les langues anciennes. Un mot d'abord sur les effectifs dans les collèges et les lycées, je ne peux que redire à peu de choses près ce que je disais l'an dernier, et renvoyer, par exemple, aux chiffres, à peu près stables, publiés et analysés par Sauver les Lettres. À la rentrée 2010, selon les statistiques du ministère de l'éducation nationale, 19,4% des collégiens et 5,8% des lycéens étudiaient une langue ancienne, le plus souvent le latin. Distinguons le collège et le lycée. En collège, cela représente dans l'enseignement public 318000 latinistes et 15500 hellénistes, et dans l'enseignement privé 116000 latinistes et 3500 hellénistes. Dans les lycées, en raison de la forte concurrence entre options, et des choix quasiment imposés dans beaucoup d'établissements, ils sont beaucoup moins nombreux, mais, malgré les fermetures de classes, la baisse des chiffres a été limitée dans le second cycle notamment par le coefficient attribué aux options de langues anciennes au baccalauréat — un point dont je reparlerai. Les chiffres: dans le public, 41300 latinistes et 11600 hellénistes; dans le privé, 26700 latinistes et 4800 hellénistes. Les chiffres globaux restent donc importants: ils montrent qu'environ 100000 nouveaux jeunes Français acquièrent une initiation aux langues anciennes chaque année; cela fait qu'au minimum 6 à 7 millions de Français adultes en ont le souvenir. L'écart entre le public (où 17,6% des élèves apprennent le latin) et le privé (où ils sont 23,3%) mérite réflexion: il est clair, d'une part, que l'enseignement privé considère cet apprentissage comme utile et attractif, d'autre part, que l'enseignement public, à l'inverse, encourage beaucoup moins ce choix, le plus souvent en ne le proposant tout simplement pas. On est bien loin de l'objectif proposé en son temps par un ministre de l'éducation nationale: que tous les collèges publics de France aient un professeur de Lettres classiques.

Je ne vais pas chercher aujourd'hui à justifier une nouvelle fois l'apprentissage des langues anciennes. Qu'il me soit permis seulement de renvoyer, pour que vous puissiez y réfléchir, à l'intéressante analyse présentée par Estelle Manceau, sur le site de Sauver les Lettres, d'un livre récemment paru sur le sujet. Je pourrais aussi évoquer les journées récemment organisées par le Ministère de l'éducation nationale sous le titre "Langues anciennes, mondes modernes. Refonder l'enseignement du latin et du grec", les 31 janvier et 1er février 2012 au Lycée Louis-le-Grand. Ces rencontres, que le Ministre a ouvertes en personne, sont, avec le prix Jacqueline de Romilly qui a été fondé en même temps, un signe très appréciable de l'attention qui est réservée à ce domaine et les personnalités qui sont intervenues ont proposé des réflexions parfois un peu générales, mais stimulantes. Nous serons certainement heureux d'être associés au jury du nouveau prix, afin d'être sûr que le nom de Jacqueline de Romilly ne soit pas accolé à des projets qu'elle n'aurait guère approuvés.

Mais ce sur quoi je voudrais attirer l'attention en cette période électorale est un peu différent. Il s'agit du baccalauréat. Un rapport à son propos, signé par diverses inspections (dont un représentant de l'inspection des finances, et son influence est très sensible), est paru récemment et peut être consulté sur le site du ministère, sous le titre: "Propositions pour une évolution du baccalauréat". À côté de suggestions intéressantes, mais probablement peu réalistes, par exemple en faveur de l'instauration de notes éliminatoires dans les matières les plus importantes de chaque série, on y lit, à mon avis, certaines recommandations qui ne peuvent que nous inquiéter vivement, notamment dans deux domaines. Observant, ce qui est incontestable, l'inflation des mentions au baccalauréat, le rapport l'attribue principalement aux points supplémentaires accordés aux options facultatives et en tire deux conclusions: cela "entretient le sentiment d'une perte de valeur du diplôme", et donc, ajoutent-ils, "le principe d'octroi de points de majoration afférents aux épreuves facultatives, dont l'effet est de surcroît amplifié par la mise en œuvre de coefficients multiplicateurs, constitue une anomalie qui devrait être remise en cause". Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage. Les rédacteurs semblent ignorer les consignes données aux jurys, dans les matières obligatoires à fort coefficient, pour que les notes permettent d'atteindre les résultats attendus (par exemple, interdiction de tenir compte de l'expression française et de l'orthographe dans une épreuve d'histoire, car ce serait faire de la discrimination sociale, ou encore la notation sur plus de 20 dès qu'une épreuve semble trop difficile, sans oublier les consignes pour noter généreusement les "Travaux personnels encadrés"): c'est cela qui doit susciter les doutes sur la "qualité certificative", et non pas le rôle des options. Que les options facultatives soient récompensées par l'accès à telle ou telle mention est bien le moins qu'on puisse faire pour encourager les élèves à accepter l'effort qu'elles impliquent ! Les salves tirées contre les enseignements optionnels, tous mis sur le même plan, paraissent surtout inspirées par des motifs d'économie. Leurs conséquences risquent d'être dramatiques, pour les langues anciennes et pour les autres options, en cas de réforme du baccalauréat après les prochaines élections. Un second domaine est peut-être plus préoccupant encore. Il concerne les épreuves écrites. L'objectif est, je cite, de "dépasser le mythe de l'épreuve terminale écrite comme garantie exclusive d'équité". De beaux tableaux sont présentés, qui montrent les avantages considérables, notamment du point de vue financier, du QCM (questionnaire à choix multiples) par rapport à l'épreuve écrite. Ces beaux tableaux ont cependant une vertu. Chaque type d'épreuve est accompagné d'une évaluation de son coût, de sa valeur docimologique et d'autres critères d'évaluation. Parmi ceux-ci figure la "capacité à évaluer les compétences d'expression écrite". De façon très objective, les inspecteurs sont bien obligés de mettre en face du QCM, pour cette rubrique: capacité nulle, et en face de l'épreuve écrite: capacité élevée. En revanche, pour la rubrique du coût, en face du QCM on lit: coût faible, et en face de l'épreuve écrite: coût élevé. Et la messe est dite. Tout en avouant au passage qu'une épreuve écrite est nécessaire pour évaluer la capacité à écrire, ce que M. de la Palice aurait pu dire, ils recommandent la multiplication des QCM… Bientôt viendra le moment où la seule épreuve écrite que l'on concèdera, au moins à titre provisoire, sera l'épreuve de français, à condition qu'elle ne soit pas trop littéraire. Le problème ne concerne pas seulement l'évaluation, bien sûr. Si les QCM se généralisent au bachot, ce sera bien sûr tout l'enseignement, en amont, qui sera orienté dans cette perspective, et ce sera un nouveau, et dramatique, recul de la maîtrise de l'expression écrite en français.

J'ai voulu insister sur ce rapport, car, avec ses allures objectives, il prépare des décisions politiques qui pourraient rencontrer l'assentiment de n'importe quel ministre des finances à venir. Nous disons nettement que nous nous opposerions à de telles évolutions de la façon la plus vigoureuse. D'ici là, nous avons pensé utile, en concertation avec des associations amies, de manifester notre engagement en faveur de l'enseignement du français et des langues anciennes, d'une façon publique. Certaines associations ont envoyé des questionnaires aux principaux candidats, et ont parfois reçu des réponses. Vous pourrez ainsi consulter, pour ce qui concerne les langues anciennes, celles qu'a recueillies l'association des professeurs de langues anciennes de l'enseignement supérieur. De notre côté, nous avons proposé, conformément à la vocation de notre association, qui n'est pas une association de spécialistes, la publication d'une annonce relativement brève dans quelques grands journaux. Voici le texte que j'ai soumis à la discussion après notre assemblée générale, au cours d'une réunion commune avec les associations amies, organisée à mon initiative, et qui a été amendé de la façon suivante:

Lettre ouverte aux candidats à la Présidence de la République française

Les associations soussignées souhaitent attirer votre attention sur les points suivants, qu'elles jugent essentiels.
La réussite des jeunes passe par la maîtrise du français, qui doit être un objectif prioritaire de toute politique éducative. La pratique correcte de notre langue et la connaissance de sa littérature ne sont pas des signes de distinction mais un moyen nécessaire de l'égalité et de la liberté de penser, qu'il appartient au Président de la République d'encourager.
Dans cette perspective, l'apprentissage des langues et cultures de l'antiquité gréco-latine doit être accessible dans tous les collèges et lycées et le travail accompli pour cet apprentissage doit être pris en compte au baccalauréat, quelles que soient les filières.
Nous souhaitons vivement que la campagne électorale vous permette de vous exprimer sur cette double orientation.

Évidemment, une telle publication coûte très cher (environ 30 000 Euros). Nous avons utilisé cette méthode au tout début de notre association, il y a vingt ans. Eh oui, nous entrons dans notre vingt-et-unième année ! Cela avait rencontré un écho certain, et peu à peu nous avons pu nous faire entendre sans passer par ce moyen. Je crois qu'il faut recommencer, en cette période cruciale. Nous tenterons aussi, parallèlement, une opération de publicité ciblée pour gagner de nouveaux adhérents. Naturellement, notre budget, c'est-à-dire vos cotisations, a encore soutenu cette année de nombreuses initiatives en faveur des langues anciennes. Des voyages d'abord: "Mes élèves, dont un grand nombre connaissent des situations familiales difficiles, vont pouvoir admirer, découvrir et s'émerveiller devant des chefs-d'œuvre qui marqueront à jamais leur sensibilité", m'écrit une enseignante dont je vous transmets les remerciements. Je rappelle que les professeurs qui souhaitent une aide financière doivent nous faire parvenir un projet, avec un budget prévisionnel, visé par le chef d'établissement. En second lieu, un concours de latin, le concours Cicero, organisé avec maestria par Patrick Voisin, professeur de classes préparatoires à Pau: nous avons offert un certain nombre de prix. Comme l'an dernier, je salue particulièrement une troisième entreprise, celle d'un groupe très actif de jeunes normaliens de la rue d'Ulm. Nous leur fournissons des sandwiches (plusieurs centaines, tout de même…), mais eux fournissent l'essentiel, une passion vivante pour l'antiquité. Deux des organisatrices vont nous dire quelques mots de l'extension prise par leur initiative remarquable et de leurs projets pour l'an prochain.

Nous pouvons l'applaudir, je crois. Je vous demande d'applaudir aussi notre Secrétaire générale, Mme Sabine Schneider et notre trésorière, Mme Emmanuèle Blanc, sans lesquelles notre association serait bien dépourvue. Toutes deux nous apportent non seulement tranquillité d'esprit quant à notre gestion quotidienne, mais surtout leur riche expérience de l'enseignement en lycée et en classes préparatoires. Je les en remercie de tout cœur et exprime en particulier à notre Secrétaire générale toute notre gratitude.

Avant de donner la parole à notre trésorière pour le rapport financier, je voudrai aussi remercier chaleureusement notre conférencier d'aujourd'hui, Jean-Pierre Lemaire. Nous sommes une association pour la sauvegarde des enseignements littéraires. Et donc nous donnons la parole à des professeurs. C'est encore le cas aujourd'hui, puisque Jean-Pierre Lemaire enseigne le français et le latin dans deux des plus grandes khâgnes de France. Mais ce n'est pas en tant que professeur qu'il va intervenir; pour une fois, nous allons entendre un de ceux qui font la littérature, l'un de ceux qui la font vivre, dans ce qu'elle a de plus précieux, peut-être, de plus rare en tout cas, la poésie.

* * *

(1) Jacqueline de Romilly, Une certaine idée de la Grèce, Paris, De Fallois, 2003, p. 32.

(2) Ibid. p. 244.