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Assemblée générale 2013

Paul Demont, président

Chers amis,

Je vous remercie de votre présence, en ce jour très occupé : se tiennent en même temps le festival des Dionysies, en Sorbonne, le festival Latin-Grec, à Lyon, deux manifestations que nous soutenons, l’assemblée générale de l’Association des professeurs de lettres, dont nous sommes proches, le Concours Cidero, dont nous fournissons certaines des récompenses, et certainement encore beaucoup d’autres réunions qui manifestent l’intérêt pris à l’Antiquité et aux Lettres en général. Les samedis du premier trimestre pour lesquels il est possible d’avoir des salles ne sont pas très nombreux : je remercie aussi l’université de Paris-Sorbonne de nous accueillir à nouveau dans cet amphithéâtre Descartes maintenant réouvert.

L’année 2012 a été marquée par l’élection d’un nouveau Président de la République et d’une nouvelle majorité parlementaire. Comme vous le savez, au cours de la campagne électorale, notre action a consisté à fédérer les organisations avec lesquelles nous sommes en relation pour publier un communiqué commun dans quatre journaux, que je cite par ordre alphabétique : La Croix, Le Figaro, Le Monde et Libération. Le Bureau a décidé qu’il fallait puiser dans nos réserves pour le faire paraître, ce qui explique le déficit dont vous parlera notre Trésorière, un déficit qui n’entraîne, je vous rassure tout de suite, aucune conséquence dramatique pour nos finances, grâce à la bonne gestion que Mme Sabine Schneider assure avec l’aide de Mme Emmanuèle Blanc. Son élaboration collective fut l’occasion d’échanges fructueux entre nous. La lettre n’a pas suscité de réponse directe, et à vrai dire elle n’en sollicitait pas, mais a certainement joué un rôle utile dans la réflexion des uns et des autres. Je vous en rappelle le contenu :

Lettre ouverte aux candidats à la Présidence de la République française
Les associations soussignées souhaitent attirer votre attention sur les points suivants, qu'elles jugent essentiels.
La réussite des jeunes passe par la maîtrise du français, qui doit être un objectif prioritaire de toute politique éducative. La pratique correcte de notre langue et la connaissance de sa littérature ne sont pas des signes de distinction, mais un moyen nécessaire de l'égalité et de la liberté de penser, qu'il appartient au Président de la République d'encourager.
Dans cette perspective, l'apprentissage des langues et cultures de l'antiquité gréco-latine doit être accessible dans tous les collèges et lycées et le travail accompli pour cet apprentissage doit être pris en compte au baccalauréat, quelles que soient les filières.
Nous souhaitons vivement que la campagne électorale vous permette de vous exprimer sur cette double orientation.

Une fois passées les élections, nous avons adopté une position d’attente. C’est en ce moment qu’apparaissent en fait les grandes orientations en matière d’éducation. Nous avons rencontré à la fin de l’année le Recteur de l’Académie de Paris, puis nous avons sollicité, et obtenu tout récemment (jeudi dernier), une audience au Ministère de l’Éducation nationale. Auparavant, j’ai participé à un groupe de réflexion sur les Humanités qu’a animé Jean-François Pradeau au Centre d’analyse stratégique. Le « document de travail » (n°2013-02) qu’il a établi vient d’être publié sur le site de ce centre. J’en résume brièvement quelques aspects, avant d’en venir à l’audience que nous avons eue au Ministère. Le titre en est : « Les humanités au cœur de l’excellence scolaire et professionnelle : Pistes pour l’enseignement des langues, de la culture et de la réception de l’antiquité ». Comme on le voit, dès le titre, la notion d’humanités, si souvent employée dans un sens flou, est précisée, et pour ma part j’adhère tout à fait à la définition qui est donnée : « pour qu’il y ait humanités, il faut que le rapport à l’antiquité ait un intérêt intellectuel et moral pour l’homme d’aujourd’hui » (p. 7). Il faut donc que l’on ressente l’intérêt, voire la nécessité, d’un détour par l’antiquité pour mieux vivre dans notre monde actuel. Cet intérêt continue évidemment d’être ressenti par une large part de la population : c’est ce qui explique les tirages de la littérature et de la philosophie antiques en librairie, le succès des reprises du théâtre antique, la filmographie de l’antiquité, y compris à la télévision. Mais cela reste un intérêt relativement vague, ou inspiré par des considérations variées. Plus concret et plus engagé est l’intérêt manifesté par les élèves qui choisissent le latin et le grec en enseignements optionnels au collège et au lycée. Le document Pradeau (je l’appellerai ainsi par la suite par commodité) ne se voile pas la face. En s’appuyant sur un rapport de l’Inspection générale que le Ministre a rendu public, lui, sur le site du Ministère de l’Éducation nationale, et sur d’autres sources, il oppose les chiffres bruts, encore impressionnants (en 2010, 503000 latinistes et 35000 hellénistes), et l’observation des « cohortes », c’est-à-dire les élèves au fil des années, qui montre une baisse rapide de la cinquième à la troisième et un effondrement brutal au moment du passage au lycée. La conclusion se dégage malheureusement : « Il y a une part considérable d’illusion dans les chiffres très élevés de latinistes. Parce que le latin qu’un adolescent sur trois apprend, il ne l’apprend en réalité que très peu de temps » (p. 11). Si l’on ajoute que la situation dans les autres pays européens est comparable, ou pire, à l’exception de l’Italie, où existe un « Lycée classique » prestigieux, et, dans une moindre mesure, de l’Allemagne, on doit constater que l’enseignement des langues anciennes est devenu largement « marginal » en Europe. Une remarque cependant, tirée d’un rapport sur l’Allemagne, mérite d’être mentionnée et méditée : « Les langues anciennes y occupent le même rang d’option que les langues vivantes : en guise de seconde langue vivante, le lycéen allemand peut opter pour le latin ou le grec, sans qu’on puisse noter pour autant une moins bonne maîtrise des langues vivantes par la suite » (ibid.). Dans cette situation, il ne faut pas s’étonner que, dans l’enseignement supérieur, l’université soit forcée de chercher les moyens de « donner à ses étudiants de lettres, d’histoire ou de philosophie » (ajoutons : ou bien de langues vivantes, pour les langues latines) « les outils linguistiques que le secondaire ne leur a pas donnés ». Et ainsi, nous parlons de plus en plus « un français sans histoire », et vivons dans « une Europe sans profondeur » (p. 13). Le « document Pradeau » ne se borne pas à ce constat pessimiste, mais lucide. Il propose quelques pistes. J’énumère celles que nous pouvons faire nôtres, je crois : pour le collège et le lycée, la possibilité du choix du latin ou du grec comme seconde langue, dans toutes les séries, ainsi qu’un enseignement obligatoire de langue et culture antiques dans la série littéraire ; pour l’université, le développement de Licences « humanités » pluridisciplinaires, avec une pratique obligatoire d’une langue ancienne ; pour l’avenir professionnel des élèves et des étudiants, la valorisation des cursus d’humanités auprès du monde de l’entreprise, dans une perspective comparable à celle de l’opération Phénix.

C’est dans cet esprit que nous avons rencontré jeudi dernier un nouveau conseiller de M. Vincent Peillon, M. Laurent Crusson, Conseiller technique chargé du premier et du second degré et du décrochage scolaire, qui était assisté par Mme Isabelle Robin, chef du bureau des Lycées à la Direction générale de l’enseignement scolaire. Ils nous ont reçus pendant 1h30, dans une atmosphère, je dois le dire, très chaleureuse. Je dois dire aussi qu’il s’est surtout agi d’un échange de vues approfondi, et extrêmement utile, mais sans que nous en retirions des informations précises sur quelques points actuellement en débat ; disons que nous avons été écoutés avec attention, et souvent avec compréhension : l’avenir dira si nous avons été entendus. Nous avons d’abord salué la lucidité du constat fait par le Ministre le matin même sur l’antenne de France Inter : ¼ des élèves sortent de l’école primaire sans savoir lire et écrire correctement (j’ai souligné le contraste avec certaine attitude officielle, en 2002 par exemple : voir sur notre site mon intervention de cette année-là pour notre assemblée générale) ; en conséquence, nous avons indiqué notre accord avec le choix du Ministre de concentrer les efforts sur le premier degré. Tout en attirant l’attention sur la nécessité de ne pas tomber dans des erreurs passées. Je cite un encart que nous avions publié en 2002, justement : « La maîtrise de la langue est désignée comme une priorité, mais, sans s'aviser d'une contradiction de fort calibre, on dégraisse la grammaire (...) Ce mépris pour la langue est un mépris pour les élèves, et tout particulièrement pour les plus modestes d'entre eux, qui ne trouveront pas dans leur famille les ressources nécessaires pour pallier les carences de l'école ». Il ne faut pas retomber dans cette war against grammar qu’on rencontre aussi, sous le fallacieux prétexte de la lutte contre la discrimination sociale, dans les pays anglo-saxons (en fait, la discrimation en sort renforcée…). Outre la grammaire, l’apprentissage du vocabulaire, de toute la richesse de la langue, est essentiel aussi. Rappelons à ce propos les ouvrages de M. Eric Orsenna, qui contribue tant, et avec tant de grâce, à rappeler ces vérités, et qui a eu la gentillesse de nous envoyer un message de soutien. Sur ce sujet, je crois pouvoir dire que nous avons rencontré l’entier assentiment de M. Crusson. Nous avons ensuite abordé la question du baccalauréat, et des propositions faites par un rapport des inspections de l’éducation nationale, de l’administration et des finances sur ce point (voir notre site). Nous avons vivement contesté l’analyse qui y est faite, selon laquelle, d’une part, les options, par les points supplémentaires qu’elles donnent, ruineraient la « qualité certificative » du bachot, et, d’autre part, des QCM remplaceraient avantageusement les épreuves écrites dans la plupart des matières. Sur ces deux points aussi, nous espérons avoir été entendus. Il semble en tout état de cause qu’une réforme du bachot ne soit pas à l’ordre du jour, nous a dit M. Crusson, et que le système actuel des options ne sera pas modifié pour l’instant. M. Crusson trouve pour sa part assez normal que le choix des options de langues anciennes soit correctement récompensé. Une évaluation plus approfondie du bachot actuel doit d’abord être menée, pour laquelle nous espérons que nos remarques seront prises en compte. En même temps, nous avons exprimé de fortes réserves à l’égard de deux des trois types d’épreuve de français au baccalauréat de toutes les séries, le commentaire orienté de textes divers et l’écriture d’invention, dont, pour le coup, la « valeur certificative » paraît bien incertaine. Mme Robin en a pris note et a exprimé le regret que les évaluations actuelles ne distinguent pas entre les différents types d’épreuve. En ce qui concerne les programmes, il nous a été confirmé qu’un Conseil national des programmes, dirigé par 10 personnalités scientifiques de grande renommée, serait institué prochainement. Nous avons abordé aussi la difficulté que les élèves ont souvent à contextualiser les œuvres qu’ils étudient, faute de connaissances de base en histoire antique et moderne, depuis la Bible et l’Antiquité jusqu’aux révolutions anglaise, américaine et françaises: une meilleure coopération entre enseignants des diverses disciplines, au sein des équipes pédagogiques, est souhaitable pour pallier dans une certaine mesure ce problème récurrent, mais peut-être aussi une meilleure complémentarité dans les programmes. En ce qui concerne les langues anciennes, il semble que la réforme des Lycées ait en partie conduit à des résultats positifs : on observe un accroissement des choix de langues anciennes de l’ordre de 4% depuis 2010, nous a dit Mme Robin, ce qui rejoint une information que le Recteur François Weil nous a donnée : il constate quant à lui une croissance encore supérieure pour l’Académie de Paris, et ne parvient pas à trouver suffisamment de professeurs de Lettres classiques pour tous les élèves. La question du latin et du grec nous a amenés d’abord à un échange de vues sur les programmes aussi. J’ai souligné le caractère parfois démesuré des ambitions : vouloir conduire à la « lecture cursive » des textes classiques des élèves qui ne font que très peu d’heures de langue, à des horaires souvent dissuasifs, est une gageure impossible à tenir. Mieux vaudrait à mon avis se fixer un objectif plus raisonnable : la lecture rigoureuse et précise de textes simples en langue originale (l’apprentissage des langues anciennes retrouverait ainsi une utilité essentielle qu’elles ont parfois un peu perdue de vue et que soulignaient les scientifiques qui ont participé à la fondation de notre association : l’apprentissage de la rigueur intellectuelle en même temps qu’un travail grammatical sérieux à la recherche du sens), et l’étude de textes plus complexes en traduction (avec une version bilingue bien sûr, pour pouvoir faire apprécier la force de tel ou tel mot ou de telle ou telle construction syntaxique). Nous avons d’autre part présenté des propositions comparables à celles du « document Pradeau », qui ont été écoutées, notamment ce qui concerne la nécessité de la présence obligatoire des langues et cultures de l’antiquité dans la série littéraire. Mme Robin a fait observer que les options de latin et de grec, qui concernent pour environ 65% des élèves de série scientifique, étaient actuellement très protégées, par leur statut au baccalauréat : nous le reconnaissons volontiers ; nos interlocuteurs, conscients de leur importance, ne semblent pas vouloir mettre en cause ce statut. Ils ne semblent pas non plus hostiles au maintien de l’enseignement du grec en troisième, même s’il concerne un nombre restreint de nouveaux élèves chaque année, dont beaucoup ne le continuent pas : il y va là, reconnaissent-ils, de la continuité d’un socle culturel. Nous avons à ce sujet abordé la question de la réforme des concours de recrutement des professeurs. Il semble que l’Inspection générale envisage de proposer la fusion du CAPES de Lettres classiques et du CAPES de Lettres modernes. Sous quelle forme ? Y aura-t-il un quota pour chaque option ? De quelles options s’agirait-il ? Que deviendrait le grec dans cette hypothèse ? Nos interlocuteurs nous ont paru sincèrement découvrir ce problème, qu’il va falloir trancher au plus vite. Nous avons rappelé que notre association, dont Jacqueline de Romilly est la fondatrice, tient évidemment à la présence autonome de l’enseignement du grec dans les collèges et les lycées, qui ne peut pas être réduit à une initiation au sein d’un cours de latin. Le latin ne se sauvera pas en abandonnant le grec. Concernant le latin, nous avons évoqué la possibilité d’une initiation obligatoire au latin en classe de sixième, dans la perspective de la maîtrise du français, et avons été heureusement surpris de ne pas susciter de protestation véhémente. La valeur d’intégration d’un tel enseignement commencerait-elle à être perçue ?

Comme vous le voyez, les sujets abordés ont été nombreux, et importants. Nous retirons de l’ensemble de l’entretien l’impression d’avoir rencontré des interlocuteurs attentifs, informés (sauf pour les concours) et bienveillants.

Naturellement, notre budget, c'est-à-dire vos cotisations, a encore soutenu cette année de nombreuses initiatives en faveur des langues anciennes. Je rappelle que les professeurs qui souhaitent une aide financière pour leurs projets (notamment pour les voyages scolaires) doivent nous faire parvenir un descriptif, avec un budget prévisionnel, visé par le chef d'établissement. Nous continuons de soutenir le concours Cicero, organisé avec maestria par Patrick Voisin, professeur de classes préparatoires en offrant un certain nombre de prix, ainsi que le Festival latin-grec et le Festival des Dionysies. J’ai assisté hier à son ouverture, par le Recteur de l’Académie de Paris, dans une atmosphère très chaleureuse. Je me demande d’ailleurs, c’est une suggestion de notre Trésorière, si nous ne pourrions pas patronner dans l’avenir un concours de théâtre proposé aux élèves des collèges et lycées. Comme les années passées, je salue particulièrement l’entreprise d'un groupe très actif de jeunes normaliens de la rue d'Ulm, qui sont venus nous présenter à nouveau aujourd’hui les « journées de l’antiquité » qu’ils organisent à destination des élèves, avec un grand succès. Nous leur fournissons des sandwiches (plusieurs centaines, tout de même… : notre expert-comptable a fait entrer cela dans la seule catégorie comptable susceptible d’accueillir des sandwiches, à savoir « réceptions », ce qui fait que nous avons 1389 Euros de « réceptions »), mais eux fournissent l'essentiel, une passion vivante pour l'antiquité.

Je vous demande d'applaudir aussi notre Secrétaire générale, Mme Sabine Schneider et notre Trésorière, Mme Emmanuèle Blanc, sans lesquelles notre association serait bien dépourvue. Toutes deux nous apportent non seulement tranquillité d'esprit quant à notre gestion quotidienne, mais aussi leur riche expérience de l'enseignement en lycée et en classes préparatoires. Je les en remercie de tout cœur. J’exprime en particulier à notre Secrétaire générale toute ma gratitude : son travail considérable, opiniâtre et efficace, dont elle va vous dire un mot avant notre Trésorière, a permis une remontée notable des cotisations au cours de 2012. Cela montre aussi que notre Association répond à une attente, comme l’avait pensé Jacqueline de Romilly en la fondant. Cela fait 13 ans que j’en assure la Présidence. Nos statuts prévoient que le Bureau est élu par le Conseil d’administration. Je voudrais vous annoncer, au moment de conclure mon intervention et de vous demander l’approbation de mon rapport moral, je voudrais vous annoncer, non sans un serrement de cœur, que je vais demander à notre Conseil de ne pas me renouveler. Il convient qu’un nouveau Président, ou qu’une nouvelle Présidente, apporte un regard neuf sur notre action, encourage un rajeunissement de notre Conseil. A ce propos, je voudrais exprimer nos remerciements très amicaux à M. Michel Zink, qui accepte, malgré les lourdes charges qui sont les siennes, de rester Vice-Président. C’est un grand honneur pour nous d’avoir le Secrétaire perpétuel de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres dans notre Bureau. Mes très vifs remerciements vont aussi à M. Régis Debray, qui a eu la gentillesse de m’envoyer un message exprimant à nouveau son entier soutien. Bien entendu, je continuerai à faire partie du Conseil et à être à la disposition de l’association. Je vais faire cette proposition avec une certaine tranquillité néanmoins, car j’ai obtenu l’accord de Mme Monique Trédé pour être candidate à la présidence. Je m’en réjouis vivement : vous savez que Mme Trédé était l’une des plus proches amies de Jacqueline de Romilly ; professeur émérite à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, dont elle a dirigé la section des Lettres, elle saura, j’en suis sûr, nous conduire avec son autorité souriante, sa lucidité et, si vous me permettez ce mot, son punch.

Il est assez normal qu’un Président qui prononce sa dernière allocution ait du mal à conclure, et je vous prie de m’en excuser. Je suis particulièrement heureux de le faire en introduisant notre conférencier d’aujourd’hui. Nous nous connaissons depuis un stage organisé par moi-même à Delphes pour un groupe de professeurs de lettres classiques des lycées et collèges de la région Ile-de-France, dont il faisait partie. Ce fut pour moi, et pour tous, une expérience, je ne crains pas de le dire, inoubliable. Depuis, Christophe Corbier a soutenu une belle thèse de Littérature comparée, qui aurait pu être aussi une thèse de Musicologie, car c’est aussi un excellent musicologue, et, de plus, un excellent pianiste. Cela lui a permis d’être recruté au CNRS et il conduit maintenant un séminaire à l’EHESS. Il va nous parler de l’objet de recherches : que signifie « l’hellénisme » à la fin du 19e siècle, et quelle fut l’influence exercée par cet « hellénisme » et par la redécouverte de la musique grecque antique avant la première guerre mondiale. Je le remercie très vivement de sa présence. Et je vous remercie très chaleureusement, tous, présents et absents, de votre soutien et de votre engagement au fil de toutes ces années.