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Assemblée générale 2011

Paul Demont, président

Chers amis,

Avec quelques membres du Bureau, je suis allé ce matin déposer des fleurs, en votre nom, sur la tombe de Jacqueline de Romilly, au cimetière du Montparnasse. Elle y fut enterrée, selon ses souhaits, dans la plus stricte intimité, sans aucune cérémonie ni aucun hommage publics, et n'y sont inscrits que son nom patronymique, Jacqueline David, sa date de naissance et la date de son décès. Respectons un instant de silence en sa mémoire.

Nous n'entendrons donc plus, sinon en esprit, ou bien, comme dans un moment, par la grâce d'un entretien enregistré, sa voix profonde et grave nous dire, année après année, avec l'humour qui la caractérisait, qu'à sa grande surprise, elle est encore en vie. Elle nous a quittés. Bien vieille, et après une grande et belle vie, et pourtant, comme toujours, trop tôt. J'ai lu avant-hier son très beau livre posthume, Jeanne, consacré à sa mère, Jeanne Malvoisin, ou, selon son nom de lettres, Jeanne Maxime-David, qu'elle a rejoint dans la tombe. Maxime David était le nom du père de Jacqueline de Romilly, mort au combat le jour même où il arrivait sur le front, dans la Somme, le 2 octobre 1914, alors que sa fille, née le 26 mars 1913, avait dix-neuf mois. Dans ce livre secret, écrit en 1977, notre Présidente fondatrice dit, avec une pudeur et une émotion extrêmes, combien elle regrette de ne pas avoir abordé avec "Jeanne", malgré les liens intenses qui les unissaient, telle ou telle question vitale. Je crois que nous tous, qui l'avons connue, partageons, certes à un bien moindre degré, de tels regrets à son égard à elle. Contrairement à l'image d'Epinal que la presse en a parfois donnée, et que ce livre, justement, vient définitivement rectifier, elle avait une vie en dehors du grec. Une vie d'extrême attention, chaleureuse, ironique, tendre, à l'humanité, sous ses aspects si divers. Tous ceux qui ont lu son roman, Ouverture à cœur, ses nouvelles ou ses descriptions attentives de cette Provence qu'elle aimait tant, le savaient déjà. Et tous ceux qui ont participé à ses combats savent aussi combien elle aimait la lutte, la compétition, l'exploit, jusqu'à l'héroïsme: en cela elle revivait un idéal de la Grèce antique. Quant à sa passion pour l'enseignement, pour la direction intellectuelle exigeante et précise, pour l'explication vivante des textes, nous sommes nombreux ici à en avoir encore, et pour longtemps, la mémoire.

J'ai fait sa connaissance en 1969, comme jeune étudiant de la Sorbonne, alors que je cherchais un directeur pour un mémoire de maîtrise. Le choix a été vite fait: je souhaitais travailler sur Thucydide, et elle en était la meilleure spécialiste au monde. Je ne l'ai pas regretté. Elle avait l'art de nous conduire, à partir d'une phrase soigneusement analysée, d'un paragraphe dont la logique interne se révélait peu à peu, au centre de la pensée des grands auteurs (ou des grands textes, car tous les textes et tous les auteurs, pour elle, ne se valent pas), dans ce nœud complexe, infiniment divers, et pourtant orienté par une volonté, un style. Elle aussi avait une volonté, un style, je dirais même une autorité. Sa direction n'était pas toujours tendre: elle était rétive aux effets de mode, qui séduisaient tant, et redressait avec fermeté les écarts de la langue et de la pensée. J'ai fait beaucoup d'autres rencontres et subi beaucoup d'autres influences intellectuelles, mais ce fut mon premier attachement. Thucydide peut paraître très cérébral. Sa langue si difficile, parfois si torturée, n'est pourtant pas celle d'un pur intellectuel. L'histoire dont il fait la chronique est elle-même torturée: ce sont les miracles de l'Athènes démocratique de Périclès, dont le souvenir, dit Périclès lui-même, restera, mais aussi, et de plus en plus au fur et à mesure qu'on avance dans son œuvre, la tyrannie, démocratique elle aussi, de l'impérialisme athénien, un impérialisme qui, disent les Athéniens, aura eu lieu et passera, inexorablement. Contre les lectures tragiques de Thucydide, Jacqueline de Romilly a défendu malgré tout la thèse de l'optimisme de l'historien, un optimisme de la raison, auquel l'avait initié son maître Louis Bodin. Je crois que cela correspond, non seulement à l'orientation de l'historien grec vers l'avenir, vers ce qui est "un acquis pour toujours", mais aussi à la force de vie qui l'animait, elle-même, fût-ce dans les situations les plus tragiques de cette « Ère des Tyrannies » (Elie Halévy, 1936) pendant laquelle elle a grandi et pendant laquelle elle travaillait à sa thèse. Il faut à cet égard lire sa description presque heureuse des années de guerre, pendant lesquelles elle fut interdite d'enseignement, toute pupille de guerre qu'elle était, et dut se cacher, d'un bout à l'autre de la France, pour éviter, parfois d'extrême justesse, les rafles du régime raciste qui dirigeait alors la France. Mais elle connaissait intimement, pour ainsi dire de naissance, la part tragique de l'humain.

Il est émouvant, à cet égard, de la voir se focaliser, après Thucydide, sur l'étude de "la crainte et l'angoisse" dans le théâtre d'Eschyle, puis du "pathétique" d'Eschyle à Euripide, dans deux ouvrages admirables. Je vais tout à l'heure assister à une représentation de L'Orestie d'Eschyle et j'ai tout naturellement relu la présentation qu'elle en a faite, assez récemment, pour un large public, chez Bayard, et qui reprend ces analyses de la terreur devant la monstruosité et les crimes. L'Orestie, malgré tout, se termine bien, grâce à Athèna et grâce à Athènes: la violence y est vaincue, une fois intégrée dans l'ordre politique juste. Tout cela dans un contexte social et religieux qui n'a rien à voir avec le nôtre: "C'était un autre temps", écrit-elle. Et pourtant, conclut-elle, relire, revoir ces pièces peut encore aider, dans "une époque où nous cherchons désespérément un remède". Désespérance et pourtant espoir raisonné, nourri par les textes grecs classiques: il y a là, je crois, ce qui a fondé sa décision de créer notre association. Quand elle m'a proposé d'y participer, au début de 1992, j'ai découvert de près une autre facette, que je ne connaissais que de loin: son art de l'organisation, sa lucidité à la fois impitoyable et amusée sur les hommes, fussent-ils les plus célèbres, sa capacité à mobiliser les volontés dans ce qu'elles ont de meilleur. Elle constatait depuis longtemps, année après année, que les conditions de l'enseignement des langues anciennes se dégradaient. Le déclic est venu d'un projet ministériel menaçant de les exclure de l'enseignement du second degré. Il fallait agir, vite et fort. En quelques semaines, elle a réuni un nombre impressionnant de soutiens, venus de tous les horizons, qu'elle a fédérés avec le panache et la perspicacité qui la caractérisaient. Nous nous souvenons de ces réunions enthousiastes, dans la salle Louis Liard de la Sorbonne, débordant de monde, où elle avait grand peine à se frayer un chemin, ou bien à l'Académie, en plus petit comité, pour peser les termes d'un communiqué de presse qui allait lancer une riposte efficace, et jusqu'à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales, où elle présida une réunion commune dont la présidente de la CNARELA (Coordination nationale des associations régionales des enseignants de langues anciennes) a récemment rappelé l'importance en des termes émouvants. J'évoquerai aussi, de façon plus personnelle, ses coups de téléphone, à la veille d'entretiens ministériels, pour mettre au point telle ou telle stratégie, voire un déjeuner sur la table de sa cuisine, préparé par elle-même, qui n'y voyait plus grand chose, et qui cependant tenait à tout faire sans mon aide. Et cela, sans quitter son humour malicieux: "Vous savez, M. X… (le ministre de l'époque), hier, a oublié son veston chez moi: c'est assez compromettant". Dans les quelque vingt années pendant lesquelles elle a veillé, de près ou de loin, à la vie de notre association, elle a bien sûr évolué. Peu à peu, en recevant les lettres de nos membres, auxquelles elle répondait avec une rapidité, une efficacité et une précision que je suis très, très loin d'égaler, elle prit conscience d'une dégradation plus grave, celle de l'enseignement du français, dès l'école primaire et jusqu'au baccalauréat. S'il y a une chose dont elle peut être fière, je crois, là où elle est, c'est d'avoir beaucoup contribué à la prise de conscience du fait qu'il y a là une réalité (elle était très largement niée encore dans les années 2000, avec des moues dédaigneuses et sarcastiques; elle ne l'est plus désormais) et de cet autre fait que cette réalité est un obstacle majeur à la vie démocratique, à "l'élan démocratique", selon sa belle expression, de notre république (et cela aussi était nié, certains allant jusqu'à soutenir — et quelques-uns, de moins en moins nombreux, cependant, le font encore — qu'il faut jeter par dessus bord ce français correct qui ne serait qu'un français de classe, moyen suprême de domination sociale).

Chacun comprend ici qu'avoir eu Jacqueline de Romilly pour présidente fondatrice, est une chance et un honneur, et que cela nous fait un devoir de poursuivre son action dans la mesure de nos moyens. Avant d'évoquer de façon plus administrative l'année qui vient de s'écouler, je vous propose que nous l'entendions quelques instants. Je remercie très chaleureusement Elizabeth Antébi (l'organisatrice du Festival Latin-Grec, que nous soutenons) et Olivier Coen, qui ont réalisé ce bel entretien en 2005: ils ont très gentiment accepté qu'il vous soit offert (voir sur notre site la page consacrée à J. de Romilly)

* * *

Il nous faut donc revenir maintenant à la vie de notre association. Nous nous sommes associés, tout récemment, à une prise de position publique pour le latin et le grec dans l'enseignement du second degré, que vous avez pu lire sur notre site internet ou ailleurs. Les six associations signataires ont voulu protester contre un sentiment qui a pu naître à la lecture des réactions qui ont suivi le décès de Jacqueline de Romilly: avec elle, c'est l'enseignement humaniste qu'on semblait parfois enterrer en grande pompe. Pourtant, l'écho considérable de sa disparition, dans tous les médias sans exception, montre bien que ce pour quoi elle s'est battu rencontre une adhésion extrêmement large. Les futurs ou actuels candidats à l'élection présidentielle seraient bien avisés d'en tenir compte.

Les effectifs de langues anciennes dans les collèges et les lycées sont toujours importants en cette année 2010-2011: environ 19% des collégiens, soit 435000 enfants, font du latin et 68000 lycéens, c'est-à-dire près de 5% d'entre eux. Les effectifs des hellénistes sont de 20000 collégiens et de 16500 lycéens. L'évolution des chiffres a été récemment commentée par Agnès Joste sur le site de l'association « Sauver Les Lettres ». Ce qui nous alerte, c'est, après quelques années de progrès, le retour à une tendance à la baisse, notamment en ce qui concerne le latin. À mon avis, il y a à cela des raisons générales, qui tiennent à une contradiction fonda­mentale dans l'esprit public. Chacun, du Ministère aux associations de parents d'élèves, trouve qu'il y a trop d'heures de cours, notamment au lycée, et trop de cours disciplinaires: pour les uns, ce constat supposé, et imposé à coup de comparaisons internationales, facilite la suppression de postes d'enseignants et d'enseignements optionnels, pour les autres, ou du moins pour ceux d'entre eux qui en ont les moyens, cela permet d'utiliser plus aisément les congés disponibles. Mais cela n'empêche pas chacun de s'inquiéter du désœuvrement de la jeunesse et d'y remédier, quand on le peut financièrement et matériellement, par moult cours, occupations et enseignements complémentaires, qui sont bien loin de correspondre à l'idéal affiché de l'égalité républicaine. En ce qui nous concerne, malheureusement, vouloir diminuer les heures de cours se fait nécessairement au détriment des enseignements optionnels.

Nous nous réjouissons cependant que le latin et le grec continuent de bénéficier au baccalauréat d'un coefficient important, justifié par l'effort qu'ils réclament, et dont le maintien nous a été confirmé au cours de l'audience que nous avons eue tout récemment, Monique Trédé et moi-même, au Ministère de l'Éducation nationale. À cette occasion, nous avons à nouveau demandé, pour donner plus de solidité à leur enseignement, qu'ils figurent dans le socle commun, au niveau de la Langue vivante 2, et non pas seulement dans les options et les enseignements d'exploration. Les Anglais et les Allemands entament une politique de développement du latin, au motif que sa connaissance facilite ensuite l'accès à la diversité des langues européennes, et nous pourrions nous en inspirer. Je dois dire que nous n'avons pas rencontré beaucoup d'écho au Ministère sur ce point.

Pour ce qui concerne l'enseignement du français, nous avons une fois encore approuvé l'effort entrepris depuis plusieurs années pour rectifier les dérives catastrophiques que nous avions stigmatisées dans les programmes et les méthodes, de l'enseignement élémentaire jusqu'au lycée. Sont reparues deux notions qui avaient eu tendance à disparaître: la grammaire, dont Erik Orsenna a si bien parlé (allez donc naviguer de livre en livre autour de son "archipel" numérique !), et les grands textes littéraires, c'est-à-dire ceux dont la lecture émeut, transforme, éduque. En revanche, nous n'approuvons pas certains des principes de la réforme en cours dans les lycées. On peut certes dire, dans le langage de nos inspecteurs, que les enseignants ne se sont pas "approprié" les nouveaux horaires dédiés à "l'accompagnement personnalisé": dans un langage moins politiquement correct, ces deux heures par semaine, non évaluées, avec des élèves répartis par "groupes de besoin", auxquels on ne peut faire que de la "méthode" pour "apprendre à apprendre", paraissent largement du temps perdu, et perdu notamment pour l'enseignement du français. De plus, le succès de l'enseignement appelé "littérature et société", qui n'est pas pris en compte pour le passage en première, paraît assez factice, et, lui aussi, au détriment d'un enseignement solide du français, dont les lycéens ont pourtant absolument besoin. Nous avons enfin, une fois de plus, attiré l'attention sur une autre contradiction regrettable de la politique éducative: d'un côté, dans l'enseignement primaire, puis au collège, on insiste à juste raison sur le fait que tous les professeurs doivent tenir compte du français (chacun connaît des professeurs de mathématiques regrettant que leurs élèves ne comprennent pas la syntaxe française des énoncés, ou soient incapables de présenter leurs résultats dans un français correct), mais de l'autre, au lycée, et au baccalauréat, la correction de la langue française, fût-ce une correction minimale, ne fait plus l'objet d'une évaluation dans les disciplines qui ne sont pas le français, et même, selon les directives imposées aux correcteurs, ne doit pas être prise en compte pour la notation.

Un dernier mot concernant les concours de recrutement des enseignants. Ils traversent cette année une crise grave, tenant à la mise en place de la "mastérisation", c'est-à-dire le relèvement d'un an du niveau de recrutement. Il est trop tôt pour dire si cette crise est provisoire ou non. Nous nous réjouissons en tout cas du maintien de l'agrégation à côté du CAPES: pour les enseignements littéraires en particulier, c'est une garantie indispensable d'exigence intellectuelle et scientifique. La possibilité du choix du grec, à côté du latin, à l'agrégation de Lettres modernes a été rétablie à notre demande, et nous nous en félicitons. Mais nous regrettons que les épreuves du CAPES aient été réduites à un format qui ne permet pas l'évaluation de toutes les compétences nécessaires, même si a été introduite, au CAPES de Lettres classiques, une modification qui pallie un peu cette déficience, que nous avons beaucoup contribué à obtenir et qui pourrait encore être, elle-même, améliorée. Insistons en particulier sur un point, une nouvelle fois: le CAPES de Lettres modernes ne présente plus d'option de latin. Cela risque d'être, à terme, dramatique à la fois pour les cursus universitaires de Lettres modernes, qui vont perdre de plus en plus le contact avec le monde romain antique, et pour l'enseignement du latin dans les collèges: beaucoup d'académies sont déficitaires en postes de Lettres classiques, et les nouveaux collègues de Lettres modernes ne pourront plus pallier ce déficit.

Comme vous le voyez, la situation générale, malgré des motifs sérieux de satisfaction, est loin de répondre parfaitement à nos attentes. Il conviendra, au cours de cette année pré-électorale, de nous faire entendre auprès des différents candidats, pour qu'ils expriment clairement leur position. Nous le ferons, le plus possible, en concertation avec les associations amies, comme nous l'avons fait jusqu'ici.

Naturellement, notre association a encore soutenu cette année de nombreuses initiatives en faveur des langues anciennes. J'en mentionnerai seulement trois aujourd'hui, parce qu'elles manifestent un enthousiasme et un dynamisme qui font écho à l'œuvre de notre Présidente fondatrice. Le festival Latin-Grec qu'a organisé récemment Elizabeth Antébi à la Sorbonne, avec une matinée émouvante consacrée à Jacqueline de Romilly. Un autre festival, les Dionysies, qui se déroule cette semaine, et jusqu'à ce soir — j'y ai fait allusion tout à l'heure. Enfin, et surtout, la belle initiative de jeunes antiquisants à l'École normale supérieure, que Marion va vous présenter en quelques mots.

Nous pouvons l'applaudir, je crois. Je vous demande d'applaudir aussi notre Secrétaire générale, Mme Sabine Schneider qui enseigne maintenant les lettres classiques dans un lycée de Provence, et notre trésorière, Mme Emmanuèle Blanc, professeur en khâgne au Lycée Louis-le-Grand, sans qui notre association serait bien dépourvue. Sabine a su prendre la relève, après le décès de Mme Christiane Picard, à laquelle vont aussi nos pensées en ce jour, et toutes deux nous apportent non seulement tranquillité d'esprit quant à notre gestion quotidienne, mais surtout leur riche expérience de l'enseignement en lycée et en classes préparatoires. Je les en remercie de tout cœur.

Avant de donner la parole à notre trésorière pour le rapport financier, je voudrai aussi remercier chaleureusement notre conférencier d'aujourd'hui, Charles de Lamberterie, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, professeur d'histoire de la langue grecque à la Sorbonne, et directeur d'études de grammaire comparée à l'École Pratique des Hautes Études, qui nous fait l'amitié de venir partager avec nous sa connaissance exceptionnelle du domaine indo-européen, auquel appartiennent, comme vous le savez, le grec, le latin et le français, mais aussi, entre autres, l'arménien, dont il est l'un des meilleurs spécialistes au monde.

Je vous souhaite à tous, je nous souhaite à tous, de garder en nous cet élan que Jacqueline de Romilly a su puiser dans l'étude de la littérature grecque antique et nous léguer.